Dossier de présentation de la pièce

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François Villon, corps à cœur

 

 

 

Un spectacle de théâtre et chanson interprété par Bruno Daraquy

 

tiré du livre-CD illustré de Jean-Pierre Joblin

 

« François Villon, corps à cœur » (Yil édition)

 

Musique : Malto

 

Mise en scène : Maurice Galland

 

Arrangements et guitares : Laurent Bézert

 

Basse et percussions : Thomas Garrigou-Costa

 

 

 

présentation

 

Le 27 avril 2012, Bruno Daraquy, accompagné de Laurent Bézert aux guitares et de Thomas Garrigou-Costa à la basse et à la batterie, a créé le tour de chant « Frères humains… 17 chansons autour de François Villon » au Théâtre Libre de Saint-Etienne.

 

Ce tour de chant mêle 5 poèmes de Villon aux titres écrits par Joblin et composés par Malto. Quelques uns de ces titres ont été ensuite intégrés dans le spectacle théâtral et musical «François Villon, corps à cœur»

 

Après le tour de chant, c’est donc l’adaptation du livre-disque «François Villon, corps à cœur» écrit et illustré par Joblin que Maurice Galland a souhaité mettre en scène et créer dans son Théâtre Libre.

 

 

 LE PROPOS

 

1463, Villon est emprisonné dans une geôle du Châtelet à Paris. Il espère échapper à sa condamnation à mort après avoir fait appel.

 Son double lui apparaît.

 Il s’en suit une longue conversation dans laquelle le poète évoque certains moments de son existence et certaines de ses œuvres. Le tout est entrecoupé de chansons qui viennent prolonger et renforcer ces

 évocations.

 

Le poème « Le débat du corps et du cœur » sert de fil conducteur aux échanges entre Villon et le double.

 

 

 NOTE D’INTENTION

 

Les deux buts de ma démarche sont de présenter une création originale mêlant bio et références à l’œuvre pour inciter le public à découvrir le personnage et sa poésie.

 J’ai choisi de montrer un Villon à « hauteur d’homme » assez proche du poète décrit par l’historien Jean Favier ; c’est-à-dire un faux dur maniant plus volontiers le vocabulaire de la truanderie que la pince monseigneur, un meurtrier d’occasion et un aventurier qui préférerait demeurer les pieds au chaud devant l’âtre à déguster des confitures de moine.

 Vantard, maître François transforme ses chahuts en épopées et il se gargarise d’ avoir été remarqué à l’occasion d’un concours de poésie par le duc Charles d’Orléans.

 Ainsi, le vrai se mêle à l’exagération, l’antiphrase et les sous-entendus à l’expression sincère. Ainsi, l’amoureux éconduit se présente-t-il comme un « amant martyr ». Le turlupin universitaire prétend être victime des astres… À l’en croire, ce sont eux qui l’ont conduit vers le gibet.

 Si Villon sauve finalement sa peau en évitant la pendaison de justesse, le dénouement de la pièce ne constitue pas pour autant un « happy end ».

 C’est un être usé par les séances de torture, un homme prématurément vieilli qui est banni « de la ville, prévôté et vicomté de Paris » en ce début janvier 1463. Et c’est, sans nul doute, un vent mauvais qui l’emportera sur les routes du royaume de France. Il aura fréquenté toutes les couches de la société de son époque. Clerc parmi les religieux, maquereau près de la « Grosse Margot », fin rimeur au milieu des poètes de cour, farceur parmi les étudiants, gueulard de ballades tonitruantes en tavernes, truand affilié aux «coquillards», prisonnier dans les geôles de l’évêque Thibault d’Auxigny ; il est le peintre narquois, truculent et pathétique de son temps.

 

En ce qui concerne le déroulement narratif du spectacle, j’ai choisi le dialogue que Villon développe avec son double dans le poème intitulé « Le débat du corps et du cœur » pour y enchâsser mon texte.

 De par l’originalité de sa forme, « Le débat du cœur et du corps» sert de fil conducteur aux souvenirs qui reviennent à l’esprit de Villon dans sa cellule du Châtelet.

 Dans la situation de dramaturgie classique que constitue l’incarcération, nous amènerons la singularité et l’étrangeté par l’apparition virtuelle du double. Si ce double personnifie la sagesse que Villon aurait pu adopter, l’ectoplasme n’en est pas moins l’annonciateur d’une mort possible et imminente.

 C’est pourquoi, en une sorte de « clin d’orbite », le double s’apparente au personnage de la Mort dans « Le septième sceau » de Bergman.

 Pressentant sa fin prochaine, Villon plonge dans l’introspection et les souvenirs. On pourrait s’attendre à ce que ce long moment d’angoisse fasse évoluer le personnage d’un point « f » à un point… « v »… que son âme emprunte une trajectoire morale, qu’il tire des conclusions, qu’il se repente… Non !

 Si François passe bien par différents états, si les considérations corporelles laissent de plus en plus de place aux angoisses existentielles, force est de constater que ces dernières ne sont inspirées que par la peur, la vulgaire pétoche …

 Et le crâneur finit par reprendre possession de l’esprit du condamné dès qu’il apprend que la camarde l’épargnera une fois encore.

 Le spectacle ne présente donc pas le mécanisme plus ou moins attendu d’une évolution mentale et morale du personnage mais offre des trouées d’humour, d’amour, de violence, de sexe, de nostalgie, de rire, d’angoisse à travers dialogues et chansons.

 Les chansons ne sont pas seulement destinées à divertir ; elles renforcent et éclairent le propos de Villon ; elles font avancer l’action. Elles peuvent constituer la matière même d’un souvenir, d’une anecdote…

 Nous tenions à ce que cette pièce offre son lot de surprises visuelles et sonores.

 Les voix off, les cris, les bruitages, l’évocation résonnante des couloirs du Châtelet élargissent la perception que le public aura de cet univers.

 Les artifices du Théâtre sont mis en œuvre pour l’embarquer dans la scansion des mots et au rythme de la musique de Malto.

 Enfin, j’espère que « François Villon, corps à cœur » provoquera chez les spectateurs un sentiment jubilatoire et qu’il apportera un éclairage nouveau sur un auteur et une œuvre trop souvent confinés dans l’austère rayon des bibliothèques..

 

Ne rangeons pas Villon.

 

Sa place est dans la marge, dans la rue, sur les tréteaux des tavernes et sur les planches des théâtres.

 

Ne rangeons pas Villon.

 

Dérangeons-le !

 

Joblin